MBAYE, UNE VIE DE PÊCHE
2018 / 2020
Originaire de Dakar, Mbaye 28 ans, travaille depuis trois ans comme pêcheur sur un chalutier au large de Marseille. Au Sénégal, il n’y a plus de poisson et pas de travail.
Dans la ville de Port de Bouc, il occupe une petite chambre au quatrième étage d’un immeuble bas et partage cuisine et sanitaires avec des hommes qu’il ne connaît pas.
À deux heures du matin et six jours sur sept, le réveil sonne le début de la journée et la rue au bas de l’immeuble le mène droit au port. La même rue qui le ramènera vers dix-huit heures. Dans la cuisine éclairée au néon et en attendant de pouvoir jeter le premier filet, Mbaye boit le café aux côtés de Seydou, son père. C’est lui qui le fait venir travailler en Europe à 16 ans.
Le travail est physique et le rythme intense. De son salaire, Mbaye en donne une partie à la famille au pays, le reste est pour lui. Au Sénégal, il a une femme et deux petits garçons qu’il voit quelques jours par an, comme son père avant lui.
Son temps libre, Mbaye le passe chez des amis à Marseille, le temps d’un barbecue, d’une soirée foot ou d’un anniversaire au bord de la piscine. Sénégalais, eux aussi venus à la recherche de meilleures opportunités, ils forment ensemble une famille choisie.
Mbaye prévoit de pêcher encore quelques années pour atteindre ses objectifs : construire sa maison au Sénégal et ouvrir des magasins. Il reprendra ensuite une vie normale.
Ce portfolio a été publié dans Mediapart.